par Thomas Chauvin, publié le 7.09.2009

Think different… Etre d’abord transmédia dans sa tête, dans sa manière de travailler, de construire des équipes, de faire des deals… Il faut décloisonner à tous les étages…

• Les montages financiers vont se complexifier

Le modèle économique classique d’un producteur de contenus repose sur des préfinancements apportés par différents supports en échange de l’attribution d’une exclusivité. Or les habitudes de la vie numérique @ 2.0 sont exactement à l’opposé… Avec le transmédia, pour conserver ses droits, le producteur doit avoir un grand nombre de micro-financements. Les producteurs de doc savent déjà monter des financements compliqués.

Exemple de ‘The end of the line’ sur Channel 4 : . Il s’agit d’un financement très complexe avec de l’argent totalement hors TV : sponsoring, branding, ONG, etc…

Exemple de ‘Home’ également avec 80% de financement en mécénat.

• Une compétence inventer…

Aggrégateur de financements… Qui va acquérir cette compétence en premier? Les producteurs? Les diffuseurs? Les annonceurs? Les agences? De nouveaux entrants inconnus à ce jour?… Si ils ne veulent pas laisser passer cette opportunité de rééquilibrer les relations avec le reste des acteurs économiques, les producteurs doivent trouver les bons modèles les premiers… Pourrait-on imaginer qu’ils s’associent pour créer ex nihilo une compétence à partager : exemple de univercine pour la VOD • La pub doit faire sa révolution culturelle…

La publicité doit se réinventer pour être plus ‘intelligente’ et pas caricaturalement agressive et intrusive. Il faut organiser l’exposition du public à la publicité dans le temps : c’est une redistribution des cartes car classiquement, les diffuseurs sont les seuls interlocuteurs des annonceurs et des agences de pub. Les producteurs en rentrant sur ce territoire peuvent être vus par comme braconnant sur leur chasse gardée… Penser la complexité et imaginer des ménages à 3, 4, 5, 6 etc…

• La coopétition émerge…

Les grands médias intégrés vont devoir accepter que les producteurs agrègent des financements provenant de groupes concurrents, mais qui du coup, pour ce programme précis, seront partenaires solidaires du projet. Il serait absurde que des logiques ‘anciennes’ prévalent, comme par exemple, interdire à un producteur travaillant avec TF1 et dont le projet n’intéresserait pas Bouygues Telecom pour la partie 3G d’aller négocier avec SFR ou Orange… Compétition macroéconomique + Coopérations ponctuelles = Coopétition.

• Les producteurs ont du pain sur la planche, mais ils ne sont pas les seuls…

Les producteurs devront être beaucoup plus compétents, comme aux US ou UK, s’investir dans l’écriture, l’artistique… Le marketing du film en aval est un bon vecteur pour commencer à réfléchir et pour apprendre, même si ce qui est à réinventer touche à l’amont, à l’écriture elle-même. Comment trouver les compétences d’écriture pour inventer des univers transmédia ? Et une fois qu’on les a trouvées, comment financer le développement ?

Le paysage se transforme pour tout le monde… Le secteur est très fragmenté aujourd’hui, probablement faut-il s’attendre à une reconsolidation ultérieure. Quoi qu’il en soit, il paraît indispensable de travailler ensemble, de monter des associations… Se rappeler qu’Endemol n’était rien avant de devenir le mastodonte que l’on sait…Les cartes peuvent se rebattre rapidement.

• Et le papier ?…

Le transmédia ce sont aussi des formes qui peuvent mobilier des médias papier : exemple de ‘Death Radio’ – Livre transmédia… www.deathradio.fr

Prises de paroles notamment de : Eleanor Coleman Carole Scotta Bernard Amiel Serge Siritzky Alain Bensoussan Patrick Eveno Jérôme Favre-Felix Axel De Charentais Morgan Bouchet Mathieu de Laborde Cyril Pennec Christophe Vessier Marc Guidoni