par Nicolas Brunet, publié le 20.12.2011

Que ce soit pour surfer sur l’engagement des fans (storytelling, addiction), pour promouvoir et installer un univers (viralité, marketing) ou à des fins commerciales pour rentabiliser une franchise (merchandising),  l’industrie du contenu, séries TV et cinéma en tête, commercialise de nombreux produits directement tirés (ou pas!) de leur storytelling.
Voici une petite revue non-exhaustive de nos trouvailles. Peut-être aurons-nous la chance d’en découvrir certaines au pied de notre sapin de Noël !

 

Nous éviterons de débattre ici de la question « merchandising ou storytelling transmedia ? », la frontière est de plus en plus ténue ! La bonne nouvelle, c’est que le croisement des impératifs de rentabilité avec la capacité toujours plus grande des conso-fans à décrypter les ficelles marketing oblige les experts du merchandising à se rapprocher des auteurs et à rivaliser d’inventivité pour nous surprendre et nous séduire. Nous vous proposons une petite sélection de produits marquants qui ont su puiser dans les gênes de leurs univers respectifs pour contribuer à les enrichir ou transcender la fiction.

 

Du meilleur goût : les sacs poubelle de Dexter Morgan
Très pratique, si vous aussi vous avez besoin de faire disparaître des preuves gênantes… Vous pouvez vous les procurer depuis le shop officiel de Dexter sur le site de Showtime !

 

 

 

 

Retour vers le Futur II : la réplique de l’almanach des sports
Rappel du pitch : Marty achète l’Almanac Grays Sports 1950-2000 retraçant l’ensemble des victoires sportives survenues depuis les années 1950 jusque dans les années 2000 avec l’intention de s’enrichir en rentrant dans son époque. Doc le dissuadant de le faire, l’almanach des sports est jeté dans une poubelle sous les yeux du vieux Biff Tannen qui n’aura pas les mêmes scrupules….
Cet Almanach est le cadeau idéal pour les fans de la trilogie (collectionneurs) ou alors pour les fans de sports US puisque il recense les vrais résultats de course automobile, baseball, boxe, patinage artistique, football américain, golf, courses hippiques,… en prime le ticket de caisse du magasin Blast From the Past ! Il ne vous reste plus qu’à acheter la DeLorean pour empocher le pactole…

 

Cuisinez à la sauce Soprano !
Si en plus d’être à la bourre pour vos cadeaux de Noël, vous êtes à la rue pour votre repas de réveillon, inspirez-vous d’une recette de Artie Bucco ! Dans la série The Sopranos, l’ami d’enfance de Tony Soprano tient un restaurant italien et régale régulièrement la fine équipe de Tony. Il a sorti un livre de recettes « The Sopranos Family Cookbook » mais également une ligne collector de sauces italiennes (à dénicher sur E-bay).

 

 

 

Adoptez la conduite de Barney (HIMYM) : The Bro Code
Considéré par son auteur comme l’autorité suprême de la conduite à adopter entre potes, le ne pouvait avoir été rédigé que par un seul homme : Barnabas Stinson, ancêtre du Barney Stinson de How I Met Your Mother qui est d’ailleurs introduit dans la série au travers de son recueil qu’il rédige pour Benjamin Franklin et George Washington (S3E17). Les fans américains découvrent par hasard le Bro Code en librairie en 2008, il fera l’objet d’une traduction française fidèle en 2010.
On ne résiste pas à vous livrer quelques extraits :
Article 18 : Si un bro lance un mouvement pour aller chercher de la bière pendant une fête, il a le droit de garder la monnaie résultant de la collecte. Article 25 : Un Bro ne laisse jamais un autre Bro se faire tatouer, en particulier quand il s’agit du prénom d’une fille. Article 47 : Un Bro ne porte jamais de rose. Même pas en Europe. Barney a sorti depuis d’autres ouvrages comme qui recense 75 techniques de drague.

 

Tron Legacy : Enfourchez la moto de Sam Flynn !
Des américains se sont amusés à reproduire la moto de Sam Flynn, autorisée à rouler réellement en ville ! Pour tenter l’expérience, ils vous en coûtera 55 000 $ et certainement quelques bleus. Pour la petite histoire, en amont de la sortie du film, Disney imagine un placement de produit original en procurant une réplique de la moto aux Black Eyed Peas qui scénarisent son arrivée surplombant le public dans leur tournée mondiale 2009/2010.

 

 

Mad Men : l’autobiographie (fictive) de Roger Sterling
Dans la série TV Mad Men, Roger Sterling est un buveur invétéré, un coureur de jupons ; l’un des fondateurs charismatique du Cabinet Sterling Cooper Draper Pryce qui officie dans la publicité à New York des 60′s décide de se raconter dans . Publié en Novembre 2010 par la maison d’édition américaine Grove / Atlantic, l’ouvrage recèle des commentaires lapidaires et quantité d’observations sur le monde de la publicité ainsi qu’une description de la vie dans le New York du milieu du 20ème siècle. Roger Sterling « Être avec un client, c’est comme être dans un mariage. Parfois, vous y entrez pour de mauvaises raisons. Et finalement il vous frappe au visage » A méditer…

 

 

 

La boisson Tru Blood pour les assoiffés de Sang
Rappel du pitch de la série : ayant trouvé un substitut pour se nourrir sans tuer – Tru blood, les vampires vivent désormais parmi les humains. Après avoir fait le buzz pour le lancement de True Blood aux Etats-Unis autour d’une vraie fausse publicité ciblant les vampires avec une boisson à base de sang synthétique, un fabriquant de breuvage flaire le bon coup et décide de produire réellement la boisson, ressort narratif central de la série. En vente en septembre 2010 dans le shop de HBO, la boisson sera simplement un « mix de cabernet avec du sang, de la vodka, de la Vicodine, du Viagra et de l’ecstasy » promet à l’époque, non sans humour, le réalisateur Alan Ball (Six feet Under). Malheureusement indisponible pour les vampires du vieux continent, Tru Blood est en fait du jus d’orange sanguine. Ci-dessous le spot TV du lancement de la série.

 

Le savon mythique de Fight Club
Rappel du pitch : Le narrateur (Edward Norton), sans identité précise, vit seul, travaille seul, dort seul, mange seul ses plateaux-repas pour une personne comme beaucoup d’autres personnes seules qui connaissent la misère humaine, morale et sexuelle. C’est pourquoi, suite à la rencontre de Tyler Durden (Brad Pitt), un vendeur de savon charismatique, il va devenir membre du Fight club, un lieu clandestin ou il va pouvoir retrouver sa virilité, l’échange et la communication. Parfumé à la menthe poivrée, le savon Fight Club commercialisé n’est absolument pas fait de la même façon que dans le film (graisse humaine) Parfait pour nettoyer vos blessures après une soirée mouvementée, pas le réveillon de Noël, on l’espère !

 

 

 

De Luke, le sabre laser
On ne pouvait décemment pas clore cette liste sans évoquer un des innombrables produits issus de la franchise Star Wars. Après avoir renoncé à son cachet de réalisateur pour boucler le budget de son premier opus, George Lucas se lance dans une stratégie effrénée de produits dérivés, histoire de récupérer un peu de sous… Vous connaissez la suite ! Lucas bâtît un véritable empire (infographie « The Economics of Star Wars« ) en répondant aux attentes des générations de fans qui se succèdent, proposant des articles en tous genres, du meilleur au pire. La créativité et l’application des fans dépassant parfois le maître : un fan a consacré des heures de travail  pour reproduire fidèlement le sabre laser de Luke Skywalker. Résultat épatant, mieux que les sabres proposés par Lucas lui-même !

 

La France à la traine…  N’hésitez pas à nous faire part de vos trouvailles.
Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter bonne chance dans la dernière ligne droite des achats de cadeaux et un joyeux Noël à tous !