par Nicolas Bry, publié le 17.05.2010

Le projet de fiction-jeu participative Murder Street porté par Laurent Guérin et Alain Degove (Murmures Productions, Citymoviz)  remporte la première édition des Ateliers, appel à projets lancé en décembre par Orange. Cinq projets finalistes avaient été retenus sur 140 dossiers reçus dans le cadre de cet appel à projets multi-écrans (internet, mobiles et TV). Murder Street doit voir le jour fin 2010 sur le web et les mobiles.

Cette opération multi-écrans illustre la politique d’Orange en matière de contenus, fait valoir Xavier Couture, directeur des contenus à Orange, revendiquant la légitimité de l’opérateur à éditer et à porter un projet original transmedia pour les 25 millions de clients mobiles et les 22 millions de VU par mois du site internet Orange.fr.  Stéphan Jost, travaillant au Business Développement & Innovation au sein de la direction des contenus précise que l’idée des Ateliers était de « donner aux producteurs la clef du réseau d’Orange, pour toucher le client final via les outils d’Orange». Le Transmedia Lab développe ainsi une offre de solutions technologiques pour les producteurs et les diffuseurs permettant aux diffusions transmedia de tirer le meilleur parti des réseaux et des compétences R&D d’Orange.

Le programme Muder Street recevra une mise de départ de 300 000 € par Orange. Le CNC attribue à Murmures Production 20 000 € pour le développement et 100 000 € pour la production dans le cadre de l’aide aux projets nouveaux médias télévision. Plusieurs autres sources de financement sont envisagées : la publicité (sur le site), les SMS, l’audiotel, les applications smartphones payantes ou encore les partenariats en brand content et du placement de produits. Le modèle repose sur un partage de recettes avec Orange.

Le projet lauréat, Murder Street, est un programme jeu-fiction, sorte de Cluedo interactif et voyeur à la manière de Fenêtre sur cour, d’Hitchcock ou encore du site HBOVoyeur.com (2007). Le pitch s’organise autour d’un personnage central : Gaëlle. Celle-ci s’installe dans l’appartement de sa soeur, retrouvée morte. Persuadée que le meurtrier se trouve dans l’immeuble, Gaëlle mène son enquête avec la complicité des spectateurs/internautes, installés dans l’immeuble d’en face. Gaëlle va disparaître mystérieusement : ces derniers devront terminer l’enquête, découvrir le coupable et également retrouver et libérer Gaëlle…

Le projet a été écrit par Aurélie Belko, Sabine Cipolla et Marc Eisenchteter. Alain Degove en supervise l’artistique et la production tandis que Laurent Guérin coordonne l’exploitation nouveaux médias.

Totalement immergé dans l’univers Murder Street, l’internaute pourra observer les faits et gestes de l’héroïne mais aussi les autres habitants de l’immeuble, en fonction des fenêtres allumées. Il pourra aller fouiller les appartements des suspects, écouter la boîte vocale de Gaëlle ou encore disposer d’indices. Chaque jour des épisodes vidéo seront mis en ligne sur les plates-formes permettant aux internautes de progresser dans l’enquête.

Le dispositif s’appuie sur les réseaux sociaux, avec la création de groupes Facebook mais également sur des forums avec échanges d’informations, la mise en place de défis quotidiens avec bonus à gagner, d’indices à trouver dans la vie réelle (flashcode dans les boutiques Orange). Est également prévue une visioconférence avec Gaëlle.  Deux jeux sont organisés : une première mise en ligne sur mode « challenge » en 60 x 2′. Ce mode ne prévoit qu’un seul coupable pour tous et se clôt à la délivrance de Gaëlle. Un second mode, à coupables variables, permettant d’attirer de nouveaux joueurs, sera lancé avec le même scénario de départ.

Murder Street se veut grand public et s’adresse aux 15-45 ans avec, pour coeur de cible, les 15-24 ans.