Quand France 3 donne la parole à un Jack Russel sur les réseaux sociaux, ITW canin de Ouifi !
par Nicolas Brunet, publié le 26.10.2011
S’inspirant des nouvelles pratiques de promotion autour des fictions, France 3 propose de découvrir le protagoniste de sa nouvelle série « Ouifi, ma vie de chien chez les Ménorquy » sur Facebook et Twitter. Très en vogue aux Etats-Unis (True Blood, HIMYM, The Big Bang Theory, Misfits,…), cette stratégie a déjà démontré sa capacité à fédérer un public autour d’un personnage (Clem en France par ex) permettant notamment de générer de la proximité, de cultiver de nouvelles dimensions complémentaires et/ou indépendantes de l’histoire (hiatus d’une saison par ex), de toucher de nouveaux publics sur leurs media de prédilection et de générer l’engagement des fans. Encore cantonné à la promotion de la série, nous attendons de voir comment Ouifi évoluera sur la toile…
1/ Bonjour Ouifi, pourrais-tu nous donner ton pédigrée ?
Je suis Ouifi le héros de la nouvelle fiction de France 3 « Ouifi, ma vie de chien chez les Ménorquy » qui débarque le 24 octobre à 18h sur France 3.
Dans la famille Ménorquy, il y a moi d’abord, le chien, je suis le pilier à quatre pattes de cette maisonnée. Du haut de mes 35, oui, centimètres – je suis un jack russel –, je m’entends bien avec toute la famille. J’ai un œil au beurre noir en permanence mais qui n’est pas dû à une quelconque maltraitance de la part de mes maîtres, mais à mon code génétique pileux… Chez les autres, les humains, il y a Serge, le père. D’origine basque, il vend du jambon par correspondance, et je m’en lèche les babines tous les jours. Il est un peu bourru, mais bonne pâte. Il fait assez bien la cuisine, en tout cas, je ne me plains pas de ma pâtée. Puis il y a la mère, une jolie blonde, Céline. D’origine parisienne, elle est la reine des relations publiques et se donne un mal de chien à la mairie de Dax. Mes compagnons de jeu, outre mon maître Serge, ce sont surtout les enfants… Margaux a 18 ans, elle poursuit ses études en terminale sans vraiment les rattraper. Abitzu, au nom basque difficile à aboyer pour moi, c’est l’ovni de la famille, il a 16 ans et c’est un surdoué…
Sinon, Ouifi c’est mon nom d’artiste mais dans la vraie vie, je m’appelle Schwep’s…. et puis je vais vous faire une confidence, comme je suis un chien de compagnie plutôt agréable, j’aimerais rester très longtemps à l’antenne, et qu’on m’adopte définitivement…Ah oui j’oubliais, j’ai été conçu à France 3 Toulouse. Puis j’ai été dressé par les auteurs de Samantha Oups.
2/ Pourquoi avoir choisi les réseaux sociaux pour te faire connaître ?
J’ai ouvert un compte sur @OuifiLeChien et aussi une page histoire de me faire plein d’amis, chiens ou pas…. J’adore Twitter ! C’est du fun comme dirait mes followers québécois… Il y en a aussi en Suisse, en Belgique et au Canada qui sont déjà attentifs à ma TL et j’en suis très honoré.
Je trouve qu’investir les médias sociaux était plus intéressant que de lancer une campagne de bannering avec ma bouille. J’avais envie d’y aller, de tester, de me rapprocher directement de mes communautés.
Et ce qui est vraiment génial, c’est de pouvoir partager cette aventure avec eux. Plus facile si on identifie un hashtag. Pas très dur celui-là #ouifi. Depuis mon arrivée sur les médias sociaux, il est intéressant de voir à quel point les internautes s’amusent à communiquer avec moi. Et la Ouifimania vient de démarrer.
En effet de nombreux avatars adoptent celui de @Ouifilechien. Je me suis dit que c’était aussi l’occasion pour les gens de se reconnaître dans ma vie de chien et dans la vie des Ménorquy, qui m’approvisionnent tous les jours en croquettes . J’espère que les internautes vont comprendre que je leur ressemble… J’ai une bonne truffe donc j’espère ne pas me tromper… Les médias sociaux sont un formidable levier de communication, surtout pour un chien qui ne peut généralement pas s’exprimer
Je suis très sensible à l’engagement de ma communauté.
3/ Au-delà de l’aspect promotionnel autour de la série, comment comptes-tu animer et entretenir ta communauté notamment pendant sa diffusion ?
Je compte proposer à ma communauté des contenus exclusifs et notamment des teasers, des vidéos que la production voudra bien me lâcher… Je veux entretenir l’ouverture et la transparence, les inviter à venir sur les tournages à partager avec eux les commentaires, les critiques, les compliments et les avis divers. C’est comme ça qu’on avance dans la vie. Et mes coups de colère sont exprimés à travers le hashtag #VDC Vie De Chien que nous partageons avce un certain nombre aussi.
J’ai aussi créée un album photo sur Flickr qui rassemble les compagnons des internautes et j’ai l’intention d’organiser un grand concours Twitpets… La plus belle photo de chien remportera un cadeau digne de ce nom… Je suis en pleine prospective à ce sujet… Je découvre une communauté canine dense et surtout attachante. C’est franchement que du bonheur et nous partageons les mêmes passions !
Et puis il y aura encore plein d’autres choses à mettre en place. Je vous tiendrai informé au fur et à mesure.
5/ Après Facebook, Twitter, as-tu une exclu pour les lecteurs du transmedialab.org ?
L’idée étant que chaque internaute puisse contribuer à alimenter mon profil avec sa vision de @ouifilechien. J’adore aussi le principe de géolocalisation. Je réfléchis à un angle ludique. On peut vraiment beaucoup s’amuser avec tous ces outils et ces plateformes sociales. Après tout un peu d’humour et de rire ne peut faire que du bien.Oui ! Je suis désormais aussi sur Wikipedia.
Merci à vous de s’être intéressé à mon cas. Maintenant ce sont les téléspectateurs et les internautes qui feront le succès (ou pas) de la série. Quant à moi, juste un mot, je croise mes pattes
Pour compléter cet entretien, voici quelques informations sur cette nouvelle pratique :
Un article très intéressant qui fait un panorama des comptes Twitter, Facebook et des blogs autour des séries US : Reviewer.fr (06.01.2011).
Nous avions abordé dans nos précédents articles, le cas Clem de TF1 qui montre notamment la difficulté de maintenir l’équilibre entre sphères réelle et virtuelle :« Clem, la première fiction connectée » Transmedialab.org (12.02.2010) et « Clem fait son retour en transmedia » Transmedialab.org (15.03.2011) ou encore l’obligation de tenir compte des attentes et initiatives de la communauté de fans pour ne pas se couper du public avec pour exemple les déboires d’AMC pour Mad Men Transmedialab.org (08.03.2011)
Enfin, la série Haven de SyFy pousse encore plus loin l’utilisation de Twitter en proposant à ses fans une storyline parallèle adaptée au service de microblogging.
Ainsi, les followers découvrent de nouvelles intrigues autour de plusieurs personnages secondaires ou des alternatives à certains épisodes déjà diffusés. Elément intéressant pour la cohérence de l’univers de la série, la création des comptes Twitter des personnages est annoncée et intégrée dans la narration TV (concours du nombre de followers entre les protagonistes) Grâce à ce pont légitime entre la TV et Twitter, les scénaristes réussissent à maintenir dans le temps un lien étroit avec les fans en dehors des diffusions TV et susciter la curiosité voire convertir les Twittos qui ne regardent pas encore Haven. ()
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