Financer les programmes transmedia, et les autres, la situation aujourd’hui

par Marc Guidoni , publié le 11.09.2009

Volume 1 : la situation aujourd’hui…

On l’a vu, l’arrivée du transmedia dans le domaine des contenus est avant tout un moyen d’inventer des univers narratifs innovants, susceptibles de mieux coller aux attentes des jeunes publics. Mais c’est aussi l’opportunité de collecter et mutualiser de nouvelles sources de financements pour l’industrie des programmes.

On constate en effet depuis la fin des années 90 les difficultés croissantes rencontrées par les producteurs pour amorcer, monter et boucler des levées de fonds afin de financer des projets, que ceux-ci soient destinés au cinéma ou à la télévision. Ceci touche tous les pays, y compris ceux comme la France, où le cadre réglementaire et les obligations d’investissements des chaînes sont pourtant réputés favorables aux industries de l’image.

D’une manière générale, l’essentiel des financements des films provient de grands groupes de communication et de médias ayant leur coeur de métier soit dans la télévision (TF1, C+, ARTE, HBO,…), soit dans le cinéma (Warner, Fox, Gaumont, Pathé, MK2…). Par ailleurs, des réseaux de distribution et de vente internationale bien structurés contribuent – avec les éditeurs DVD – au préfinancement des films par l’apport de minima garantis.

Mais dans l’ensemble, ces sources classiques ont tendance à se tarir, du fait d’une part de difficultés économiques intrinsèques, et d’autre part de l’explosion du nombre de projets qui recherchent des financements, faisant baisser le ticket moyen d’intervention.

L’argent est donc de difficile à trouver, et pourtant, il est indispensable pour :

• Faire de la Recherche et Développement de projets

• Fabriquer les films, qui, même à l’heure du numérique restent des pièces uniques élaborées par un patient travail artisanal. Chaque film est une ‘cathédrale’ d’images.

• Gérer un tant soit peu la trésorerie des PME de production : compter environ 3 ans minimum entre la mise en chantier d’un projet et le moment où il commence à générer des recettes en salles ou à la télévision.

Pour répondre à ce besoin grandissant de cash, deux tendances récentes sont observables :

• L’internationalisation des financements traditionnels : c’est l’explosion des coproductions internationales, objets de plus en plus complexes à organiser et à faire vivre pour concilier les règles parfois contradictoires entre différents pays. De nombreuses rencontres professionnelles, en général adossées à des Festivals de Cinéma ou de Télévision permettent de faire éclore des collaborations trans-nationales.

• La diversification des financements : on voir de plus en plus apparaître du fund-raising, du crowd-sourcing, du parrainage, du sponsoring, du mécénat, du placement de produits… Mais attention, il faut être astucieux : ‘La publicité bête et méchante ne passe plus’, selon Georges Nahon, directeur du laboratoire de recherche de France Télécom/Orange à San Francisco qui travaille entre autres sur l’innovation en matière de contenus numériques sur les différents médias.

Le financement des contenus est comme peut le voir une science en perpétuelle évolution…

Volume 2 : la situation demain matin

auteur Marc Guidoni

Producteur @Fondivina